Thème 1: MAGIE ET PRATIQUES MAGIQUES
Séquence 1: Etude d'oeuvre, Apulée "Les Métamorphoses"
Quelle place à la magie dans le monde antique?
-une pratique sociale très usitée
-un thème littéraire à succès
INTRODUCTION
La magie et un monde complexe qui confronte des croyances (croire), des savoirs (savoir) et du charlatanisme (douter). La magie occupe une place très importante dans la société romaine.
I.La magie, une place importante dans la société antique
La magie se développe considérablement sous l'empereur Auguste soit à la fin du 1er siècle avant Jésus-Christ et le début du 1er siècle après Jésus-Christ. La magie se développe d'abord à la campagne mais très rapidement les familles bourgeoises et donc citadines deviennent les plus grands pratiquanst de magie.
1)Témoignages archéologiques
De nos jours on trouve des tablettes de défixion ou d'exécration (tabella defixionis) qui servaient à maudire des personnes ou familles qui nous voulaient du mal. La tablette est en plomb, on l'entoure autour d'un os où on perce un trou dans la tablette avec un clou. On enterre la tablette dans la terre dans une tombe ou dans un puits pour la rapprocher symboliquement des enfer souterrain. L'enfouissement de la tablette s'accompagne d'un sacrifice ( chiens, bébés…).
On trouve aussi des poupées votives. Ce sont des poupées en argile, elles symbolisent la personne à maudire. On casse la poupée pour symboliser le mal qu'on veut à la personne ou alors on y enfonce des clous puis on l'enterre sous terre ou dans des tombes.
On a aussi retrouvé des intailles magiques, des types pierres semi-précieuses comme l'hématite, qu'on pensait pouvoir arrêter les hémorragie à cause de sa couleur sanguine. On les taillait et y inscrivait des symboles obscures. Les intailles étaient ensuite porter comme des amulettes.
Sur les sites archéologiques, surtout en Égypte, il y a beaucoup de papyri magique, ce sont des incantations magiques
Il existe aussi des bullae, des sortes d'amulette magiques porter dès l'enfance. Elles peuvent contenir des intailles, des herbes magiques…
Enfin on peut voir sur les épitaphes des tombes antiques la mention d'enfants sacrifiés par des sorcières.
2)Témoignages historiques
En - 450 on trouve des témoignages de la présence des sorcières dans la loi des XII table. A l'époque la plèbe se révoltait et faisait des grève pour obtenir l'égalité devant la loi, on écrit alors les lois des XII tables dans lesquelles on trouve: “frappe d'exil quiconque a prononcé en chantant une incantation malveillante” (malum carmen incantassit).
Tacite et Suétone, à la fin du premier siècle après Jésus-Christ, évoque tous les deux une même sorcière, Locuste. Cette sorcière obtient une telle réputation qu'elle devient la sorcière personnelle de Néron et Agrippine.
II.Le pouvoir de la sorcellerie
1)Un savoir
La sorcière à des connaissances certaines, notamment en botanique. Elle connaît les plantes toxiques, les plantes hallucinogènes et les plantes de vertus. La sorcière doit connaître l'astronomie, identifier les étoiles pour pratiquer de l'astrologie.
Les témoignages qualifient la magie de science (“magorum disciplina et scienta” Cicéron).
2)Un Art
L’ars magica est un savoir empirique qui repose sur l'expérience et la subtilité psychologique. Les sorcières sont manipulatrice .
3)Une puissance, une force
La magie est un moyen pour dominer les hommes. Les sorcière pratiquent l'envoûtement, l'empoisonnement et les sorts. Elles dominent aussi la nature, elles maîtrisent la guérison. Elles dominent le temps en lisant l'avenir. Celles qui maîtrisent la nécromancie font parler les morts .
Le mot magus vient de “magush” qui veut dire en Perse “celui qui peut faire”, c'est un signe de pouvoir.
III.Ambiguïté de la sorcellerie
1)Entre pratique usuelle et pratique hors-la-loi
Les sorcières ont la liberté de commerce et d'exercice mais elles sont limitées. La loi Julia interdit les sorcières d'empoisonner les humains, l'avortement et la castration.
2)Entre superstition et religion
Toutes les décisions personnelles, politiques et militaires sont soumises à des rites obscures et irrationnels mais considérés comme religieux. On fait appel aux haruspices, il examinent des entrailles et en tirent un présage. Un augure, lui, est un prêtre qui observe le vol des oiseaux.
Dans "De Divinatione" de Cicéron, il met en avant les liens entre la religion et les différentes formes de divination employées par l'État. On pratique les auspices avec les vols d'oiseaux, les haruspices consultent l'intérieur des bêtes, on va voir les livres sybillins et les délires divinatoires (Pythie, Sybille) et on se fie aux rêves prémonitoires.
3)Entre charlatanisme et médecine
Il est difficile de faire la distinction entre les pratiques médicales de l'époque et la sorcellerie comme en témoigne "Histoire naturelle" de Pline l'ancien, une encyclopédie médicale.
IV.Caractéristiques de la sorcière
1)Un monde de femmes
Au 2e siècle avant Jésus-Christ c'est la mode des mages, des migrants d'Orient font fortune sur Rome, ils se disent disciples de Zoroastre. Mais ona essentiellement des sorcières à côté de cela. Elles invoquent des divinités qui sont aussi pour la plupart des femmes: la déesse de la sorcellerie,” la déesse aux trois noms”, quand elle est sur terre Diane, dans le ciel Séléné et dans les enfers Hécate; Isis, la déesse égyptienne de la Résurrection; Demeter (magna mater); Sulis, déesse de la mort chez les Gaulois.
2)Portrait de la sorcière
Les sorcières ont de longs cheveux décoiffés. Elles sont vêtues de noir avec une robe sans ceinture, une tunique qui flotte. Elles ont un visage pâle, maigre. Elles sont terrifiantes et obsédées sexuelles.
3)Attributs de la sorcière
Les sorcières sont représentées par la nuit, la lune, les chiens, le serpent ou le hibou.
4)Pratiques de la sorcière
Les sorcières font des incantations “carmen /carmina”. Elles tressent des rubans (souvent 3), sinon elles entourent un espace avec un ruban, souvent un hôtel ou un trou creusé sous terre. On y sacrifie des animaux noirs. On fait aussi des offrandes, lait, eau, sang pour faire appel à un mort (mânes/numen). on utilise des partie de cadavre pour faire pression sur le mort. On prépare des potions dans des chaudrons.
V.La sorcellerie, un thème littéraire à succès
On retrouve plusieurs sorties reconnu dans la littérature antique comme Circé une déesse magicienne, elle apparaît dans l'Odyssée d'Homère (8e siècle avant Jésus-Christ), ou Médée dans la tragédie de Sénèque, Canidie chez Horace, Alphasibée chez Virgile...
La fiche des déclinaisons en Latin
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